Concevoir, écrire, développer et promouvoir un jeu 100 % indépendant sur smartphone, tablette, PC et Mac, c’est le pari audacieux que les deux français Michael Peiffert et FibreTigre ont relevé. Quand on s’y plonge, Out There est un peu plus qu’un simple FTL-like. C’est une aventure originale inspirée de récits classiques, très référencée et pleine de surprises. Après une interview revenant sur la genèse de ce projet un peu fou, je vous livre mes impressions sur cette épopée galactique qui a ponctué mes soirées et voyages terrestres au cours des dernières semaines. En route !
L’accident survenu sur l’autoroute stellaire reliant la Terre à Ganymède, une lune de Jupiter, vous a déporté bien au-delà du système solaire. Simple ouvrier de l’espace, vous voilà explorateur de galaxies lointaines, très lointaines. Avec votre vaisseau de fonction équipé pour l’extraction de ressources minières, vous pouvez espérer quelques jours de sursis dans cet horizon rempli d’exoplanètes, supernovas et autres astéroïdes destructeurs. Survivre, éviter la panne sèche, colmater les brèches… Puis, une fois accommodé à cette nouvelle vie, avancer, siroter de nouvelles planètes, rencontrer la vie, et percer à jour les mystères qui ponctuent votre voyage. Sans trop en dire, sachez que Out There n’est pas qu’une simple mission de survie. Avec plusieurs fins, des événements aléatoires dont les conséquences dépendent directement de vos choix et des dizaines de technologies à découvrir et construire, chaque partie offre son lot de surprises et un carnet de bord unique. Proche d’un bouquin dont vous êtes le héros – l’une des spécialités de FibreTigre – ce livre jeu épisodique pensé comme une saison de Star Trek est composé de nombreux petits écrits ponctuant à merveille la progression redondante propre aux jeux du genre. Ces anecdotes inspirées sont de vrais petits poèmes, des traits d’esprits très actuels, des divagations mélancoliques d’un astronaute en détresse. Un régal.
Pour progresser, il va falloir miner ! Afin de remplir vos réserves de carburant, d’Oxygène, renforcer votre coque fragile et construire de nouveaux équipements fantastiques, la sonde et la foreuse sont vos meilleures alliées. Attention toutefois, l’espace est cruel : toutes vos actions et les petits événements inattendus qui ponctuent chaque voyage impactent directement vos trois jauges et dégradent vos outils. Dans Out There, votre réussite repose sur votre faculté à prendre les bonnes décisions, vous montrer prudent tout en restant conquérant. Forer profondément mais pas trop, explorer des planètes mais pas toutes, collecter des minerais mais ne pas gaspiller de place. La gestion des ressources est la clé de la réussite, car ces petits blocs de couleur conditionnent vos moindres faits et gestes. Les punitions sont généralement sévères mais toujours méritées. Une fois les grandes lignes maîtrisées et ces petites exigences bien appréhendées, le jeu se découvre sous un autre jour. Langage alien à décoder (sans aucun effort malheureusement), synergies entre les équipements, nouveaux vaisseaux à découvrir, trous noirs à traverser… Ici, le « Game Over » n’est pas une fatalité. C’est certes un retour à la case départ mais aussi l’occasion d’apprendre de ses erreurs pour aller plus loin, plus vite et devenir plus fort. Pacifique, le héros malgré lui est décidément plus inspiré par MacGyver que par La Guerre des Étoiles. Cette tranquillité une autre des particularités qui rend le jeu si attachant.
Outre l’écriture interactive, Out There doit beaucoup aux comics SF. Trait épais, couleurs pop, animations minimalistes, la direction artistique efficace est loin des nuages de pixels qui caractérisent les derniers jeux du genre. Je regrette quand même l’absence de cinématiques ou de petites séquences épiques qui traduiraient les découvertes les plus importantes. À l’inverse, devoir systématiquement passer les voyages d’une planète à l’autre devient vite un geste machinal dont on se passerait volontiers. Les interfaces elles aussi vont à l’essentiel. Quelques menus explicites, pas d’icônes, des interactions intuitives, la simplicité à l’état pur qui ne porte pas pour autant préjudice à toutes les possibilités offertes par le gameplay. L’ambiance sonore est à l’image de l’identité graphique : sombre, flottante, mystérieuse. Les mélodies de Siddhartha Barnhoorn (compositeur d’Antichamber) ne lassent pas, même après des heures de jeu. Car il faut bien l’admettre, on devient vite addict aux voyages à bord du Nomad. Mais prudence… Entre les voies lactées, personne ne vous entendra crier.
Pas fan des jeux sur smartphones comme je l’ai dit dans les commentaires de l’interview mais je me suis laissée tenter et je n’ai pas regretté. Comme quoi, on peut être agréablement surpris si l’on est un tant sois peu ouvert et pas totalement braqué à la découverte. 🙂
On a rarement de mauvaises surprises avec les petits jeux indépendants du genre ;).
Le test donne très envie comme je l’ai dis sur Twitter.
Mais ayant un Windows Phone je ne peux pas y jouer :/ .
j’espère une sortie sur mon écosystème rapidement pour me faire mon propre avis et pourquoi pas l’apprécier.
je ne suis pas un grand joueur sur Smartphone.
En tout cas merci Bastien pour cet excellent test et si les développeurs me lisent,
je leurs souhaite bon courage pour la suite et bon portage (pour WP8) pourquoi pas.